Hier matin, un lapin a tué un chasseur

Les habitants de La Gaude, petite commune des Alpes-Maritimes, sont encore sous le choc. « Je suis encore très choquée » a déclaré Gertrude Delaumenton, bijoutière gaudoise de mère en fille. Et pour cause : son mari Thierry, chasseur à ses heures perdues, a été abattu à son domicile hier matin. Si le meurtre d’un chasseur est un fait d’hiver teinté d’une légère pointe d’ironie, la suite de l’affaire est un véritable comble. En effet, l’assassin de Mr Delaumenton, d’après le témoignage d’un de ses voisins, ne serait autre qu’une de ses victimes potentielles : « Je regardais tranquillement la télé quand j’ai entendu un coup de chevrotine chez Thierry. Au début, j’ai juste cru qu’il tirait sur le plafond pour effrayer sa femme, comme il a l’habitude de le faire, pour se marrer (sourire triste). Mais quand j’ai passé la tête par la fenêtre, j’ai vu un lapin armé d’un fusil s’enfuir de chez lui… J’ai accouru aussi vite que possible, mais c’était déjà trop tard : Thierry gisait sur le sol ».

Transporté d’urgence au CHU de Nice, les médecins n’ont pu que constater les dégâts : avec 4 balles de chevrotine dans le corps, Thierry n’était plus de notre monde, et ce depuis belle lurette.

Un crime passionnel ?

Il convient dès à présent de s’interroger (Rabbit) sur le véritable mobile du crime. Les policiers de la brigade criminelle en charge de l’affaire ont noté dans leur rapport un détail pour le moins troublant : Thierry le chasseur était en train de se préparer un bon gros ragoût de lapine au moment des faits. La rédaction du FDH, toujours à la pointe de l’investigation, est allée rendre visite à la SPA de La Gaude, là où Jeannot, le lapin meurtrier, est enfermé depuis son arrestation hier après-midi dans son terrier familial. Et son témoignage est éloquent : « Cette lapine qui cuisait au fond de sa casserole, c’était Poupinette, ma femme ! » Ainsi, totalement désemparé par le meurtre de sa dulcinée, et n’écoutant que son cœur, Jeannot s’est emparé du fusil que Thierry rangeait dans son garage, s’est précipité dans la cuisine et paf le chasseur.

La suite de l’affaire est désormais entre les mains de la justice. Sur ce, point, le lapin a tenu à préciser : « La justice lapine n’ayant pu extrader le chasseur, ce que j’ai fait, c’est ça la vraie justice ! C’est celle qui devrait être appliquée à tous les chasseurs de lapins : œil pour œil, dent pour dent ».

A l’écoute de ces maux, nous sommes en droit dès à présent de nous demander si ce fait d’hiver ne va pas encourager d’autres lapins à agir de la sorte, donnant lieu à une véritable guerre de clans entre chasseurs et lapins : les uns pour manger, les autres pour se venger.